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2023-08-02 23:42:14

Alexis Roussel on Nostr: L’illusion de la maîtrise de sa vie numérique Le fonctionnement de nombreux ...

L’illusion de la maîtrise de sa vie numérique

Le fonctionnement de nombreux services numériques populaires implique une forme de délégation de l’identité d’un individu auprès de ce même service. Il s’agit d’une forme de tutelle numérique. L’usage d’un réseau social par la création d’un compte sur une plateforme centralisée est une délégation d’identité. L’avatar, créé par l’individu, va le représenter aux yeux de son cercle d’influence au sein du réseau. Ce cercle peut être composé d’amis très proches, de parfaits inconnus ou de relations professionnelles. La personnalisation de cet avatar est un élément important pour l’individu afin de se différencier et de représenter au mieux ce qu’il est. La délégation d’identité est une pratique courante aujourd’hui. Elle est encouragée par l’apparition d’outils ou de services qui, par souci de simplicité, ne fonctionnent qu’en association avec une délégation d’identité. On observe la multiplication des services publics qui proposent de se connecter avec son compte Facebook pour s’identifier. Cela ne se limite pas à l’utilisation des réseaux sociaux. Toute relation avec un service, que ce dernier appartienne à une personne, une entreprise privée, une association ou un État, va généralement impliquer la création d’un avatar. Cette relation est vécue très différement par les utilisateurs. On a vu des individus criant au meurtre numérique à la suite de la suppression d’un compte. Il est donc primordial que la délégation d’identité soit une opération sûre pour les individus. Si une entreprise veut mettre fin aux relations qu’elle a avec un individu, cette action ne devrait pas pouvoir empêcher un individu de poursuivre sereinement sa vie numérique. Une gestion de l’identité doit servir leurs intérêts. L’utilisation des données privées appartenant à un avatar à des fins marketing montre combien aujourd’hui la délégation d’identité demeure une opération qui n’est pas sans danger pour l’utilisateur. Si l’on ne renverse pas la tendance, l’importance de cette délégation ne va cesser de croître en augmentant les risques pour les individus qui ne vivront qu’au travers de services contrôlés par une minorité.

Les lois sur la protection des données cherchent à rendre cette servitude un peu plus acceptable, mais la véritable solution est l’avènement d’identités souveraines. Celles-ci seront à même d’associer l’autonomie nécessaire à la responsabilisation de l’individu. Mais surtout elles établiront des relations saines et équilibrées entre la machine et l’humain, ce dernier gardant un contrôle effectif sur sa vie numérique.

Extrait de « Notre si précieuse intégrité numérique » par Alexis Roussel et Grégoire Barbey
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