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2023-09-01 22:54:46

Alexis Roussel on Nostr: Le droit à la sûreté et le droit à la résistance à l’oppression Le droit ...

Le droit à la sûreté et le droit à la résistance à l’oppression

Le droit naturel à la sûreté est lié au droit à la résistance à l’oppression, même si ce dernier n’apparait pas dans l’actuelle Convention européenne des droits de l’homme. Ce principe représente un garde-fou indispensable contre l’arbitraire du pouvoir. Les êtres humains ont droit à la sûreté, ils doivent également avoir le droit à la résistance à l’oppression. Bien que cette notion ait quelque peu été oubliée avec le temps dans le confort de nos démocraties, elle doit redevenir fondamentale dans la société numérique. Dans une société qui se construit, les abus des États contre l’intégrité des citoyens sont tellement nombreux et pourtant presques invisibles. Lorsqu’un État participe à un échange automatique de données personnelles, il commet en réalité un crime massif envers sa population. Face à des abus, l’utilisation de failles sécuritaires techniques ou encore la surveillance de masse, le droit à la résistance à l’oppression doit être interprété comme le droit d’utiliser des technologies qui permettent aux individus de se soustraire à l’arbitraire. Ces technologies impliquent bien souvent une forme d’anonymat. Un tel droit est fondamental, parce qu’il garantit que tout être humain puisse veiller à se protéger des tentatives malveillantes de nuire à son intégrité. Par ailleurs, il doit trouver son application dans la société numérique à travers un droit humain supplémentaire rempart à l’arbitraire et à l’opression : le droit à ne pas être sujet à des traitements algorithmiques sans y avoir préalablement consenti de manière éclairée.

Cette nouvelle protection peut déjà trouver aujourd’hui des justifications lorsque certains États mettent en place des technologies algorithmiques pour prédire les crimes26. Des biais cognitifs apparaissent dans le fonctionnement de ces technologies. Il a été constaté que certaines populations, par exemple d’ethnies différentes, sont plus facilement visées par ces programmes informatiques. On comprend aisément pourquoi l’être humain doit impérativement pouvoir échapper à ces traitements. Appliquer de cette manière le droit à la sûreté permet de sacraliser une présomption d’innocence gravement menacée par des technologies recourant à des critères souvent discutables.

Extrait de « Notre si précieuse intégrité numérique » par Alexis Roussel et Grégoire Barbey
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